RÉDUCTION DE LA MASSE SALARIALE : Moins d’un tiers des agents publics concernés

Jean Fidèle Otandault, jeudi dernier, a donné des précisions très attendues concernant la décote sur les hauts salaires de la fonction publique. Le Ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics a indiqué, entre autres, que la mesure ne va toucher que moins du tiers (28%) des 105.851 agents publics. La grande majorité, ceux qui ont une rémunération inférieure à 650.000 F CFA, n’ont aucun souci à se faire.

Pour le numéro un du Budget, l’objectif à court, moyen et long terme, est de diminuer significativement la masse salariale (10% par an, estimée actuellement à 710 milliards de F CFA) Une mesure qui trouve sa légitimité dans le fait que les charges des personnels représentent 59% des recettes budgétaires, lesquelles ont connu une baisse de 35% depuis la chute du cours du brut fin 2014.

L’AGP, qui l’un des agences de presse qui ont rapporté les propos de Jean-Fidèle Otandault, a pour sa part attiré l’attention du public sur un autre constat : le Gabon a dépassé le seuil recommandé par l’espace CEMAC, notamment 35%. De même qu’elle a souligné que la masse salariale du budget de l’Etat est partie de 561,4 milliards de F CFA en 2013 à 709,8 milliards de FCFA en 2017, soit une augmentation de 26%.

Outre la baisse des hauts salaires, les mesures gouvernementales concernent également les agents en situation d’abandon de postes ou de maladie de longue durée, la suppression des présalaires pour les administrations financières, la dénonciation des contrats pour tous les contractuels âgés de plus de 60 ans, la mise en œuvre d’un plan de départ volontaire, assortie des mesures d’accompagnement, et l’audit du fichier solde.

D’autres mesures ont aussi été explicitées par Jean Fidèle Otandault : celle déjà effective depuis le 21 juin dernier et relative à la réduction du personnel de la Présidence de la République, une diminution de 40%, la limitation, à trois ans, des avantages accordés aux anciens dignitaires, notamment les présidents de l’Assemblée nationale, du Conseil économique et social et Premier ministre ainsi que la réduction de 50% du budget de leur fonctionnement.

Enfin, il a donné les motifs qui ont amené à l’interdiction d’achat des véhicules de luxe avec une limite à 30 millions de F CFA, le voyage en classe économique pour tous les agents publics, sauf membres du gouvernement, la réduction des frais de mission de 25%, la baisse des loyers des baux administratifs à 20%.

Il s’agit également de la rationalisation des établissements publics personnalisés par la suppression et fusion de certaines agences et établissements publics avec un objectif de réduction de 50%, et la diminution du budget de fonctionnement des institutions. Puis, le relèvement substantiel du budget d’investissement dans le but de développer des infrastructures nationales, la préservation des acquis sociaux, la mise en œuvre des mesures annoncées par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, lors de son discours à la Nation du 31 décembre 2017. Les deux membres du gouvernement, tout en relevant que le Gabon n’est pas dans une situation d’«auto flagellation», ni en «crise» ou en «cessation de paiement», ont indiqué que la mise en œuvre des mesures de redressement des finances publiques devrait permettre de réaliser une économie d’environ 140 milliards de francs CFA pour faciliter, entre autres, la création d’emplois.