Le renforcement des capacités : une nécessité pour une meilleure gestion de nos ressources

Le professeur Guy Rossatanga a co-animé avec trois panélistes de haut niveau, une conférence-débat sur la gestion des ressources naturelles et l'intégration régionale. La première partie de cet échange s'est déroulée entre le professeur Guy Rossatanga et les différents panélistes sous forme de questions-réponses

Le premier intervenant à prendre la parole est le vice-président de la Commission de l'Union africaine (UA). Interrogé sur les conditions essentielles pour la promotion de l'intégration régionale, ce dernier a estimé qu'elle est l'horizon envisagée pour l'ensemble du continent africain. Selon Erastus Mwencha, les pays africains ont tout intérêt à s'investir dans le développement des marchés régionaux à travers le développement du processus intégratif.

Le Dr Elias Ayuk, directeur de l'université des Nations unies d'Accra a, quant à lui, suggéré d'utiliser  quatre « i » qui constituent les variables clés pour réussir l'intégration. Il s'agit des institutions fortes à mettre en place pour négocier avec les grandes puissances ; l'Innovation pour être créatif dans la recherche des solutions à proposer ; l'Incitation, c'est-à-dire la capacité à affronter les défis ; et surtout les Idées novatrices pour concevoir des politiques publiques pertinentes autours des règles claires et précises. Toutefois, l'Afrique a besoin en premier lieu d'institutions fortes pour réussir son intégration. 

Selon les deux intervenants, l'appartenance de certains pays à plusieurs organisations à vocation intégrative n'est pas une mauvaise chose en soi, elle permet au contraire aux différents Etats de travailler ensemble. C'est un enrichissement mutuel qui permet de dépasser les égoïsmes nationaux. Toutefois, il faut des règles claires et précises. Pour ceux qui pensent que l'intégration ferait venir des cohortes de migrants profiter de leurs richesses, c'est une vision erronée. Pour appuyer cette idée, le Dr Ayuk a pris l'exemple du Mali et du Cameroun dont les ressortissants n'ont pas besoins de visas pour entrer dans leurs deux territoires. Les Camerounais n'ont pas envahi le Mali et l'inverse est tout aussi vrai pour le Cameroun. 

     

Abordant le même point, Madame  Frannie Leauthier, secrétaire exécutif de l'ACBF, a invité les pays africains à créer des conditions pour l'intensification des échanges transfrontaliers et qui participent au développement des économies. Elle a fait remarquer que les pays étrangers octroient plus de visas aux populations africaines que ne le font les pays africains entre-eux.

D'ailleurs, certains conflits liés à la gestion des ressources transfrontalières, a-t-elle poursuivi, pourraient être réglés si les populations se connaissaient mieux à travers ces flux migratoires. Elle a appelé les pays d'Afrique centrale à adopter certaines bonnes pratiques des communautés économiques africaines qui sont en avance sur cette question, afin d'accélérer le rythme d'intégration en Afrique centrale en intensifiant la question relative à la gestion des ressources naturelles et de la bonne gouvernance

La seconde partie a été consacrée à l'échange entre les panélistes et l'assistance. Elle a permis d'enrichir le débat et, surtout, de cerner certains points essentiels du rapport 2013 de l'ACBF qui sera présenté le 29 juin prochain.